Avec le printemps et le début des beaux jours, il est bien agréable de se promener en pleine nature. Problème : c’est le terrain de jeu favori des tiques entre mars et octobre mais aussi des moustiques. Alors, pour éviter d’être mordu ou piqué, voici les bons réflexes à adopter dès maintenant.

Moustique et moustique tigre

Les connaitre pour mieux les combattre :

Les moustiques forment une famille d’insectes volants : les culicidés. Ils font partie des animaux hématophages : ils se nourrissent du sang des mammifères à sang chaud dont l’homme fait partie. En réalité, seule la femelle moustique pique, donc elle seule est hématophage. Elle aspire le sang, puis dépose un produit anticoagulant (empêchant le sang de coaguler) qui provoque des démangeaisons. Elle trouve l’apport de protéines dont elle a besoin pour préparer la formation de ses œufs. La ponte se fait dans de l’eau stagnante de préférence, voire dans une flaque boueuse. Chaque ponte donne naissance à 100 voire 400 œufs qui se transforment en larves aquatiques. Ces larves se nourrissent en filtrant l’eau. Elles deviennent ensuite des nymphes puis des adultes qui prennent leur envol.

Parfois, le moustique peut être porteur de maladie, la dengue, le chikungunya ou le paludisme qu’il transmet en piquant.

Le moustique tigre se différencie du moustique commun.  Voici toutes les astuces pour reconnaitre le moustique tigre:

 

  • Moustique diurne : il pique de jour et beaucoup moins de nuit, et a une nette préférence pour le matin et le soir
  • Plus lents en vol et leur allure semble plus hasardeuse
  • Moins craintifs vis-à-vis de nos gestes (ou plus idiots peut-être … )
  • Moustique rayé noir et blanc, légèrement pailleté d’argent et laisse de la poudre (comme les ailes des papillons) quand on l’écrase
  • A une ligne longitudinale blanche en position centrale sur son thorax noir
  • Ailes noires, sans taches, légèrement transparentes
  • La piqure du moustique tigre provoque généralement un bouton ressemblant à une cloque un peu plate, ressemblant à une ampoule, de 5mm à 2cm de diamètre, pouvant tourner au rouge et s’élargir selon la réaction de la peau de certaines personnes
  • La piqure du moustique tigre gratte quasi immédiatement, puis s’endort, mais peut réapparaître après la douche pendant plusieurs jours
  • La taille du moustique tigre varie fortement: ils sont généralement plus petits que le moustique commun (épais d’un demi mm, et long de 2 mm), mais certains sont très épais (d’1mm, et longs de 8mm)
  • Ils ne montent pas trop dans les étages élevés et restent généralement au rez-de-chaussée ou au premier étage

Comment s’en préserver de manière naturelle ?

C’est lorsque l’insecte est à l’état de larve que l’on peut agir sans incidence pour l’écosystème. La pluie est un formidable générateur de « gîtes larvaires ». La moindre flaque ou retenue d’eau peut être un lieu favorable de ponte et de prolifération du moustique.

Si vous possédez un jardin, veillez à éviter toute rétention d’eau (vases, bâches, gouttières non entretenues …) et couvrez les récupérateurs d’eau hermétiquement avec de la toile moustiquaire.

3 questions à Didier MOULIS, directeur technique de l’EID (Entente Interdépartementale pour la Démoustication du littoral méditerranéen)

Doit-on parler de lutte contre « le moustique » ou contre « les moustiques » ?

Plus de 3 500 espèces ont été observées. Dans nos régions, on en recense 49 dont 12 gênantes pour l’homme. Parmi elles, le moustique tigre, espèce d’origine asiatique qui a colonisé petit à petit l’ensemble de nos territoires et qui, l’été venu, fait souvent la une de nos journaux. À ce jour, 42 départements sont classés en niveau 1 (le moustique tigre y est installé, mais dans des proportions très diverses, selon l’ancienneté et l’étendue de sa colonisation). La présence de ce moustique ne signifie pas la présence automatique de maladies qu’il peut véhiculer, d’autant que la dengue, le chikungunya et le zika ne sont pas présents de façon endémique dans notre pays. Il n’y a donc aucune raison objective, à ce stade, de parler d’« alerte ». En revanche, sur le plan du confort, on sait que ce moustique peut être très nuisant quand ses populations sont nombreuses.

Y a-t-il un moyen efficace et respectueux de l’environnement pour venir à bout de ce type de moustique ?

Les traitements « adulticides » sont à proscrire car en tuant le moustique tigre, ils s’attaquent aussi à d’autres espèces comme les abeilles et présentent donc un risque pour l’équilibre de notre écosystème. On ne peut intervenir sur les moustiques tigre qu’au moyen de larvicides. Mais le problème est complexe car toute eau stagnante même en quantité infime constitue un potentiel gite larvaire. Traiter les cours d’eau est loin d’être suffisant. Il n’y a à ce jour aucune solution (produit ou piège) miracle pour venir à bout de cette nuisance tant les gites larvaires potentiels sont nombreux et peuvent revêtir n’importe quelle forme.

Quels rôles peuvent jouer les collectivités et notamment la commune dans la lutte contre ces nuisances ?

Ce sont les Conseils Départementaux qui sont en charge du suivi et de la lutte contre le moustique tigre. La commune, échelon de proximité, peut intervenir à son niveau sur deux plans : d’abord en terme d’exemplarité en veillant à supprimer les potentiels gites larvaires sur l’espace public mais surtout en informant et en impliquant ses administrés. En effet, 80 % des gites larvaires se trouvent au sein des domiciles privés (cours, jardins…). C’est pour cela que nous avons tous un rôle à jouer pour limiter la prolifération. Chacun doit faire en sorte de prévenir les situations domestiques qui favorisent le développement du moustique tigre  d’où le slogan désormais bien connu : « Faisons équipe avant qu’il pique : privons-le d’eau ! ».

 

En savoir plus

Les tiques

Les connaitre pour mieux les combattre :

Les tiques sont des acariens parasites vivant dans les zones boisées et humides (tapis de feuilles mortes, broussailles…), mais aussi présents dans les prairies (herbes hautes), les parcs… et se nourrissant du sang de leurs hôtes.
Grâce à leur appareil buccal (le rostre), les tiques s’accrochent à la peau des animaux (c’est pourquoi on parle de morsure de tique plutôt que de piqûre de tique). Il s’agit le plus souvent d’animaux sauvages (gibier, oiseaux, rongeurs…) et plus rarement d’animaux d’élevage (vaches, chevaux…) Une fois fixées à la peau, les tiques se gorgent de leur sang. Si l’animal est infecté par la bactérie Borrelia, la tique devient alors porteuse du germe.
Si la tique contaminée par la bactérie Borrelia mord un être humain, elle peut lui transmettre la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
Les tiques peuvent mordre à chaque stade de leur développement : larve, nymphe et adulte. Chez les tiques adultes, seules les femelles mordent. Une fois qu’elle a mordu, la tique reste plantée dans la peau.

 

5 conseils pour éviter leurs morsures:

  • Le choix des vêtements
     Les tiques résident en majorité sur les fougères, les herbes hautes et s’attaquent plus fréquemment aux membres inférieurs. Couvrez donc en priorité vos jambes. Un pantalon de couleur claire (pour distinguer facilement les tiques), rentré dans les chaussettes, semble être un bon moyen pour empêcher la tique de pénétrer dans vos vêtements.
  • La protection des zones découvertes
    Ne laissez pas vos bras nus sans protection. Il existe des répulsifs contre les insectes à pulvériser sur la peau. Appliquez-vous en généreusement avant même de débuter votre randonnée. Vous êtes enceinte ? Vos enfants sont âgés de moins de trois ans ? Demandez conseils à votre pharmacien afin de choisir un produit adapté à chacun.
  • L’inspection après la promenade
    L’idéal est de prendre une douche et de changer de vêtements. La douche permettra peut-être de faire tomber naturellement une ou plusieurs tiques. Après cette première étape, regardez consciencieusement tout votre corps et spécialement les aisselles, les paupières, les oreilles, l’arrière des genoux, l’aine, le pli des coudes, le cou, le cuir chevelu. Soyez également très rigoureux avec vos enfants.
  • Comment retirer une tique ?
    Vous avez une tique ? Pas de panique. La bactérie transmettant la maladie de Lyme (borellia) mettrait entre douze ou vingt-quatre heures pour contaminer l’organisme de l’homme. Vous avez donc le temps de retirer la tique grâce à un tire-tique ou une pince à tique que vous trouverez en pharmacie. Désinfectez la plaie avec un antiseptique sans alcool et assurez-vous de ne pas avoir laissé la tête sous la peau. Oubliez l’huile, l’éther ou autre. Certains produits peuvent provoquer un stress chez la tique et la faire régurgiter dans votre corps… Cela accélèrerait la contamination si jamais la tique était porteuse de la bactérie. Observez la trace de la piqûre pendant trente jours. Si une trace rouge circulaire se forme peu à peu et s’étend, consultez votre médecin. Un traitement à base d’antibiotiques pris rapidement peut stopper l’évolution de la maladie.